Dom Ruinart, descendant d’une famille bourgeoise, pratique durant de nombreuses années la négoce du drap. Grâce à ces activités de commerce, il voyage durant de nombreuses années en Europe et découvre alors l’intérêt grandissant des cours royales pour le vin de champagne .
L’histoire de la maison de champagne Ruinart débute avec Nicolas Ruinart, son neveu, hérite de cet apprentissage et développe ce filon jusqu’alors à l’état de niche.
En 1728, un arrêté royal, signé par le roi Louis XV, autorise le transport du vin en bouteilles, alors qu’avant cette date le vin ne pouvait voyager qu’en fûts, chose impossible pour le vin de champagne. Il s’agit là du début du rêve pour la famille Ruinart puisque le commerce du vin de champagne devient alors beaucoup plus facile et surtout possible !
Originaire du Dauphiné, la famille Ruinart s’installe dans la région de Reims sous le règne de Louis XI, en 1729.
La famille est d’ailleurs aujourd’hui, toujours installée sur le même domaine.
Elle est anoblie sous le règne de Louis XVI en la personne de Claude Ruinart (1731-1798) après avoir racheté les seigneuries de Brimont et Brimontel en 1771 ; confirmé par Louis XVIII puis par Charles X.
L’achat de terres champenoises fait décoller le commerce du champagne Ruinart
Dès 1773, Ruinart achète des terres dans la région champenoise. Peu à peu, la famille agrandit son territoire pour atteindre, à ce jour, environ 17 ha de terres sur cette région.
Au commencement, Ruinart négocie son vin de champagne mais ne maitrise pas la production, puisqu’elle n’est pas cultivatrice.
Elle décide alors de racheter leurs terres aux producteurs de la région : une trentaine de terres sont rachetées dans la région de Reims.
Les premières « ventes » sont des cadeaux d’affaires réalisés par Nicolas Ruinart à ses anciens clients découlant de la négoce de drap.
Il abandonne alors cette affaire pour pleinement se lancer dans le commerce du champagne et décide de développer son activité.
Dans les ports, sur les bateaux, les paniers de bouteilles de vin de Champagne remplacent très vite les balles et les rouleaux de tissus. Si bien qu’en 1735, la vente de champagne devient l’unique activité de la Maison Ruinart.
Il a rapidement un dépôt et un commis à Lille qui représente 67% de ses ventes, puis vient Tournai avec 12% puis Cysoing, Sedan, Rethel, Cambrai, Charleville et aussi Paris, en 1737. Cette activité génère environ 70 000 Livres de bénéfices par an.
Un déploiement à l’international
La famille continue son développement et internationalise ses activités : en 1830 Edmond Ruinart de Brimont part à la conquête des Etats-Unis, et est reçu par le président Jackson. Il peut aisément développer son commerce de champagne sur le nouveau continent.
« Edgar le russe » fait de même en Russie ouvre ce marché à la Maison.
Il y eu la “régente” la vicomtesse charlotte, L. Mary Kate Charlotte Riboldi, vicomtesse Ruinart de Brimont qui marqua l’histoire de la Maison.
Affaiblie par les conflits mondiaux, la marque a su rebondir et continuer à se développer
A la mort de son époux André Ruinart, cette Anglaise d’origine modeste, dirigea en femme de tête, Ruinart de 1919 à 1925 en attendant que leur fils soit en âge de lui succéder. C’est elle qui remit sur pied après les destructions de la guerre, la maison Ruinart entièrement détruite. Elle fit reconstruire à l’identique les bâtiments de surface par l’architecte Thiérot dans le respect de l’architecture d’origine, sur le modèle des quartiers de cavalerie en U ; mais les difficultés engendrées par les deux conflits mondiaux poussent Ruinart à s’unir à Moët & Chandon en 1963 pour entrer en 1988, dans le giron de LVMH.
Ainsi, depuis 2003, la grande majorité des bouteilles de champagne Ruinart sont produites par Moët. Le site historique de Reims continue de produire les bouteilles de prestige.
La famille Ruinart a donc su anticiper, en la personne de Dom Ruinart, le marché du vin de champagne, pour aujourd’hui compter parmi les plus grands noms de marques de Champagne de prestige.